Marché du logement en Nord-Isère
Retour à la normale
Si les biens s’échangent à vitesse ralentie et les prix font du surplace en Nord-Isère, les professionnels de l’immobilier analysent ces tendances comme un retour à la normale.
Après des années de hausses des ventes et des prix, voilà que l’expression favorite des agents immobiliers prend tout son sens. Il faut dire qu’en Nord-Isère, le marché fait grise mine depuis le début de l’année. La conséquence d’événements nationaux et internationaux comme la guerre en Ukraine, l’inflation, l’accès au crédit qui se complique. Sans oublier l’impact du diagnostic de performance énergétique (DPE) qui va interdire la location de tous les biens classés F ou G. Il n’en fallait pas plus pour que la belle machine immobilière se grippe, en tout cas s’assagisse.
Demandes plus rares
Un premier signe de cet assagissement se ressent du côté de la demande. Juste après la crise du Covid, cinq clients pour un bien en moyenne, le téléphone sonne moins. Un ralentissement de la commercialisation se fait ressentir auprès des promoteurs immobiliers sur le marché du neuf. Les investisseurs ont plus de mal à obtenir leurs financements. L’accès plus difficile au crédit immobilier explique en grande partie cette tendance, même si depuis quelques semaines, la situation se desserre un peu du côté des banques.
Des acquéreurs motivés
Même si la raréfaction de la clientèle inquiète les acteurs locaux du marché immobilier, tous relèvent néanmoins que les acquéreurs qui restent en lice sont décidés à faire aboutir leur projet. Pour se donner plus de chances, ils anticipent désormais les déconvenues auxquelles ils pourraient se heurter, plus d’apport personnel, s’éloigner des villes tous en restant à proximité des accès autoroutiers. Dans les agences immobilières, aussi, les clients arrivent mieux armés, non sans conséquences pour les vendeurs. Les délais de vente s’allongent un peu, car les clients prennent plus de temps de réfléchir à leur achat.
Des négociations de prix en hausse
Ces conditions difficiles commencent à se ressentir sur les prix. Dans le neuf, les promoteurs et les constructeurs de maisons, pris sous le joug de l’augmentation des coûts des matériaux, n’ont pas baissé leurs tarifs. Rares sont les opportunités à moins de 3 200 € le m² dans le logement collectif si l’on est proche de Bourgoin-Jallieu ou de Vienne. En s’éloignant, les prix sont un peu moins élevés, mais ne diminuent pas. En revanche, dans l’ancien, les négociations de prix sont désormais de mise. Les plus grosses corrections, qui peuvent atteindre 10%, se font sur les biens dont les DPE sont classés F ou G. Sur les autres DPE, il faut désormais compter entre 100 000 € et 150 000 € pour un T2 en ville et au moins 350 000 € pour une maison d’une centaine de mètres carrés avec un jardin dans le secteur de Bourgoin-Jallieu. Le budget moyen pour acquérir une maison de trois ou quatre chambres avec jardin et au goût du jour se situe toujours entre 400 000 € et 500 000 €.